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Libération

Les accrochages s'enchaînent entre Toyota et ses ouvriers

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Condamnation aux prud'hommes et grève sur le site du Nord.
publié le 4 juillet 2005 à 2h51

Lille de notre correspondante

C'est une première dans l'histoire de Toyota. Attaquée aux prud'hommes par la CGT pour licenciement abusif, l'usine automobile, qui compte 3 000 ouvriers à Onnaing, près de Valenciennes, a perdu. Mercredi, le tribunal l'a condamnée à verser 12 000 euros de dommages et intérêts à Philippe Loucheux, 34 ans, aujourd'hui intérimaire chez Renault. Après deux ans et demi d'usine, l'ouvrier avait été mis à pied en moins d'une heure, et ramené chez lui en taxi, quelques jours avant Noël 2002, puis licencié peu de jours après, pour avoir cassé un outil de travail. L'usine lui reprochait d'avoir fait exprès de briser une clé à coupe d'une valeur de 195 euros. Mais pour Philippe Loucheux, l'acharnement de sa direction ne s'explique que par le fait qu'il était adhérent de la CGT. La direction a un mois pour faire appel. Et signale au passage que le tribunal a reconnu que l'ouvrier avait «commis une faute» en cassant l'outil, et que le licenciement n'était pas «prémédité» par la direction.

Par ailleurs, l'usine a connu une autre première, le lendemain du jugement : une grève spontanée de la totalité d'une chaîne d'assemblage, pendant quarante-cinq minutes, en solidarité avec deux «team leaders» ­ des chefs de petites équipes ­ réprimandés en public. «Je veux plus te voir sur la ligne, tu dégages», aurait lancé le manager à un premier team leader, surpris à ne rien faire alors que la ligne d'assemblage était arrêtée pour raisons techniques. Le second, en conver