Anneaux luminescents sur les marches de l'Opéra Garnier ou devant Notre-Dame de Paris, tickets RATP siglés, grandes entreprises et politiques mobilisés : une belle mécanique a porté la candidature de Paris aux Jeux olympiques de 2012. Le verdict doit tomber mercredi à Singapour. Ce professionnalisme dans l'organisation tranche avec la bidouille dans laquelle pataugent les sportifs de haut niveau.
Ils courent le cachet durant leur carrière et, une fois quittés les tatamis ou les cours de tennis, rament quand ils doivent verser dans le salariat «normal». Le sport français fonctionne comme une entreprise dans laquelle les ouvriers ne seraient payés que s'ils parviennent à la direction. Douillet, Pérec, Galfione, Mauresmo en big boss. Tous les autres, en dociles employés. «Il manque une définition du statut de sportif de haut niveau, ses droits, ses devoirs, explique ce responsable au ministère de la Jeunesse et des Sports. Rien n'a changé depuis 1981 et le ministère d'Edwidge Avice avec son double projet de formation et d'insertion. Les sportifs évoluent dans une petite économie locale et sociale basée sur le système de la démerde.»
Astucieux. De la bricole à tous les étages. Par la force des choses, les amateurs doivent se montrer les plus astucieux. Ceux-là mêmes qui vivent leur passion, mais n'en vivent pas. Franck, judoka, a vécu sur la bourse de la fédération et de son club : 520 euros. A 26 ans, il avait réussi à dégoter un contrat d'emploi-jeune dans une mairie, à 1 000 eu