C'est, de l'avis d'un proche du chef de l'Etat français, «le coeur du sujet». En tout cas, rappelait-on hier à l'Elysée, l'un des rares où le G8 peut aboutir sur un compromis qui ne soit pas, contrairement au climat, au rabais : trouver des mécanismes «innovant de financement» pour les pays pauvres, notamment l'Afrique. Leitmotiv : si l'aide publique au développement frémit, elle ne bondira pas suffisamment pour apporter du cash. Les Britanniques l'ont bien compris : quand, début 2005, en pleine campagne électorale, le ministre des Finances britannique relance l'idée d'un plan Marshall pour l'Afrique, il fait du marketing politique mondial. Son plan ne comporte pas véritablement d'idée récente. Mais il permet de remobiliser les opinions publiques.
Cartons. L'une des idées défendues par les Britanniques est la création d'une facilité financière internationale (IFF). Gordon Brown, le chancelier de l'Echiquier, l'a sortie de ses cartons début 2003. Constat : en 2000, l'ONU a fixé pour objectif de réduire de moitié l'extrême pauvreté dans le monde d'ici à 2015. Cinq ans plus tard, le rendez-vous est manqué. L'augmentation de l'aide publique au développement (APD) patine. Raisons ? Contraintes budgétaires des pays riches, manque de volonté politique, difficulté de mobiliser des opinions publiques.
Loin des promesses de Monterrey en 2002, les calendriers des donateurs lorgnent jusqu'à 2015 pour atteindre une APD de 0,7 % du PIB. Pour combler le fossé et doubler le volume de l'aide