C'est pénible, la concurrence. Nombre d'entreprises tentent de s'en affranchir via des cartels, des abus de position dominante et autres embrouilles sur les marchés. Avec la publication hier de son rapport annuel, le Conseil de la concurrence a mis en lumière nombre de pratiques ordinaires, et dont l'autorité indépendante a sanctionné les plus criantes. Petite plongée dans le monde radieux de la concurrence libre et non faussée.
Marchés publics
Le trio des bus urbains
Le transport urbain par bus en France a tout de l'oligopole. Trois firmes VIA-GTI (désormais Keolis), CGEA (aujourd'hui Connex, filiale de Veolia) et Transdev (Caisse des dépôts) se partagent entre 1996 et 1998 autour de 60 % du marché. En toute logique, ces trois-là devraient se tirer la bourre à chaque fois qu'une collectivité locale passe un appel d'offres pour la concession de son service de bus. Raté. Entre 1996 et 1998, sur 122 appels d'offres où l'une des trois firmes est présente, les deux autres ne postulent pas dans 71 cas... Le Conseil relève même que «les cas où les trois sociétés sont toutes candidates sur un même appel d'offres sont extrêmement rares». Une plongée dans les documents internes des entreprises a mis en lumière un «cartel visant à se répartir le marché national du transport public urbain de voyageurs». Ainsi, le 3 juin 1996, quelques semaines après avoir présenté une offre pour les transports de Laval, un des cadres de Transdev écrit qu'il est «convenu (...) qu'on échange Laval contr