Menu
Libération

Trois postiers de Bègles suspendus

Article réservé aux abonnés
Ils passaient en conseil de discipline pour avoir séquestré des cadres.
par Anastasia ESIKOVA
publié le 8 juillet 2005 à 2h54

Hier matin, quelques centaines de postiers s'étaient donné rendez-vous devant le siège de la Poste à Boulogne-Billancourt pour soutenir leurs six collègues de Bègles (Gironde) traduits devant le Conseil national de discipline de l'opérateur. Leur faute : avoir retenu pendant une nuit cinq cadres dans un centre de tri. Trois militants étaient convoqués dès le matin. Venus avec leurs drapeaux de Gironde, de Normandie, de Bretagne et du Midi, les délégués ont battu le pavé pendant plusieurs heures, en attendant la sortie des accusés. La séance ne s'est achevée qu'en fin de journée.

Jean-Paul Barra, Jean-Pierre Dabrin et Xavier Dauga, les trois représentants de la CGT et de SUD, ont écopé de deux ans de suspension, assortis pour l'un d'eux d'une période de sursis. L'avis de la commission doit être confirmé par la direction. Les trois autres militants devraient être fixés aujourd'hui.

Colette Duynslaeger, secrétaire générale de la CGT-PTT, regrettait hier que «La Poste ne donne aux cadres aucune possibilité de négocier», ce qui explique le coup de sang des militants sur le terrain. Les militants ont répété devant le conseil leur version. Selon laquelle ils avaient «proposé aux cadres de quitter la salle, mais que ces derniers ont préféré faire croire qu'ils avaient été retenus», a expliqué l'un des accusés. La Poste a, elle, développé son argumentaire : «Ce n'est pas une attaque délibérée contre le syndicalisme. Nous croyons qu'ils ont dérapé et il s'est passé des choses anormales»