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Libération

Belles tranches à la pause-déjeuner

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publié le 11 juillet 2005 à 2h55

Paul, 32 ans, est cadre dans une grande entreprise où il s'ennuie à mourir. Sa bouffée d'oxygène, c'est l'heure du déjeuner.

«Ce que je préfère dans mon travail, c'est la pause entre midi et deux. C'est le moment ou je prends l'air, où je m'échappe d'un travail qui m'ennuie terriblement. J'ai la chance d'être cadre et de gérer mon temps comme je l'entends. J'ai donc tendance à prolonger la pause de midi. Je fais un tas de trucs (courses, sport, surf sur Internet...), mais ce que je préfère, c'est sortir. Me balader dans un quartier, aller dans un parc ou faire un jogging. Je travaille beaucoup par téléphone, je suis souvent sollicité par mes collègues. Mais, au bout de quatre heures, je ne peux plus supporter la sonnerie d'un portable, un énième client qui me demande un renseignement.

Je suis né dans les montagnes, j'ai besoin de mon bol d'air quotidien. Un de mes meilleurs souvenirs, c'est un jour de neige à Paris. J'ai pris le métro pour aller à Montmartre : un vrai décor de carte postale avec cette neige saupoudrée un peu partout. J'avais l'intime conviction d'avoir la beauté de Paris pour moi tout seul. En rentrant au bureau, j'avais envie d'en parler à mes collègues. Comme si j'avais fait une course en montagne. En fait, je culpabilisais d'être parti trois heures... Quand je reste trop longtemps dehors, j'ai des remords. Or, en regardant autour de moi, je me suis rendu compte que tout le monde faisait pareil... mis à part les acharnés du boulot. C'est le privilège des gra