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Libération

Intermittents au régime chômage

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publié le 11 juillet 2005 à 2h55

L'intermittence va-t-elle bientôt disparaître ? Depuis deux ans, l'interrogation est au coeur des débats. Le 26 juin 2003, la CFDT et le Medef, très inquiets pour l'avenir des artistes français, signent le nouvel accord d'indemnisation chômage. A leurs yeux, seule une réforme d'envergure peut réduire le déficit des annexes 8 et 10, qui régissent spécifiquement l'assurance chômage des intermittents depuis la fin des années 60. Les caisses sont vides, il manque alors 820 millions d'euros, et si la barre n'est pas redressée, l'intermittence est menacée. Pour les non-signataires, la CGT et FO, la crainte de voir cette spécificité française disparaître est également un argument : le texte du 26 juin, cet «accord scélérat», vise à précipiter la fin du régime.

Zizanie. Le nouveau régime sème la zizanie dans le monde de la culture et de la télévision : l'été 2003 est marqué par l'annulation de très nombreux festivals. Aujourd'hui, le déficit frôle les 900 millions ­ contre 820 en 2003 ­, et la réforme a rendu incohérent le calcul des indemnités des comédiens et techniciens. L'ensemble des parties liées au dossier (professionnels, syndicats, coordination, ministères de la Culture et de l'Emploi) s'accorde sur un point : le régime existera encore après le 31 décembre 2005, date à laquelle un nouveau système doit être défini. L'inquiétude porte sur le contenu de la future réforme. Celle de 2003 a considérablement affaibli les ayants droit : il faut travailler 507 heures en dix mois (con