Dublin envoyée spéciale
Bienvenue chez Ryanair, au coeur de l'aéroport de Dublin, la patrie des tarifs low-cost (à bas coûts) et de la protection sociale... tout aussi low. Dans la culture d'entreprise, le syndicalisme est carrément banni. Michael O'Leary, son patron grande gueule, en a même fait un slogan : «Direct management = better pay.» Autrement dit, une gestion sans syndicats assure de meilleurs salaires à tout le monde.
Sauf que la petite centaine de pilotes basés dans la capitale irlandaise (sur un total de plus de 600 pilotes) ne l'entendent pas ainsi. Ils sont engagés depuis quelques semaines dans un nouveau bras de fer avec leur compagnie. Au coeur du conflit, un avenant à leur contrat de travail qu'ils refusent obstinément de signer. Un additif d'une page, inconcevable partout ailleurs en Europe, mais que Ryanair a l'aplomb de proposer sur le sol irlandais. Que dit-il ? Il exige des pilotes le remboursement de leur formation sur Boeing 737-800 Ryanair s'apprête à mettre en service ces nouveaux avions dans deux cas précis : s'ils quittent la compagnie dans les cinq ans à venir ou si un syndicat prenait pied chez Ryanair dans ce délai. La facture de la formation est plutôt salée : 15 000 euros.
Rétorsion. Pour faire signer son avenant sulfureux, Ryanair a redoublé d'efforts. Fin juin, un petit groupe de sept pilotes seniors, les plus anciens et les mieux payés, ont été convoqués pour se voir proposer une énième mouture du contrat, à peine remanié... avec la volon