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Libération

Sauve-qui-peut pour le sauveur d'emplois de Volkswagen

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Soupçonné de corruption, Peter Hartz, le DRH du constructeur allemand, pourrait être destitué aujourd'hui.
publié le 13 juillet 2005 à 2h57

Berlin intérim

Le système Volkswagen était-il pourri de l'intérieur ? C'est la grande question depuis les révélations sur la corruption et les méthodes discutables au sommet du premier constructeur automobile européen. Le comité restreint du conseil de surveillance se réunit aujourd'hui pour entériner la démission de l'emblématique Peter Hartz qui, après douze ans à la tête des ressources humaines, incarne ce «système» basé sur une collaboration étroite entre la direction et les syndicats.

«Révolutionnaire». Vendredi, Hartz a offert de partir pour «sauvegarder la réputation» de l'entreprise. Selon la presse allemande, il aurait laissé l'un de ses collaborateurs gérer sans contrainte le budget couvrant les frais des élus syndicaux du comité d'entreprise. Ce qui est jugé comme une tentative pour les soudoyer : certains se sont même fait payer des voyages luxueux avec prostituées. Le quotidien populaire Bild affirme que le DRH s'est offert les services d'une call-girl de luxe, en partie aux frais de VW. Pour «l'aimable révolutionnaire de Wolfsburg», comme l'avaient surnommé les médias, l'ami du chancelier Schröder, l'inventeur de la semaine de quatre jours, se profile une pitoyable sortie.

Les méthodes novatrices de ce Sarrois de 63 ans, membre du SPD et du syndicat IG Metall, ont pourtant permis de sauvegarder des milliers d'emplois dans les années 90. En 1993, lorsque l'ancien patron de VW vient solliciter ses services, la marque est en panne. Il faut faire des économies. Peter