Et de trois. Depuis le précurseur Lagaan, sorti en 2002, Swades, du même réalisateur, Ashutosh Gowariker, est le troisième film «bollywoodien» à bénéficier d'une sortie conséquente en France. En 2002, Devdas, réalisé par Sanjay Leela Bhansali, avait même eu les honneurs de la sélection officielle de Cannes, hors compétition. Bien sûr, les 18 copies de Swades projetées depuis le 29 juin peuvent sembler modestes quand Madagascar, le nouveau dessin animé des studios DreamWorks, était présent dans plus de 500 salles la même semaine.
Mission impossible. Mais le mouvement est lancé, le film made in India s'installe en douceur dans les cinémas français. Les initiatives de distributeurs passionnés auront finalement rencontré l'intérêt du public, qui apprécie les productions indiennes pour ce qu'elles sont : un divertissement au superlatif, avec chants et danses toutes les vingt minutes. Au-delà de l'effet de mode ? «C'est à nous, distributeurs, de faire perdurer cette curiosité, en sélectionnant soigneusement les films», souligne Vincent Paul-Boncour, cofondateur de la société de production française Bodega Films, qui distribue Swades.
Faire une sélection est pourtant proche de la mission impossible : l'industrie cinématographique indienne est le premier producteur de films au monde, avec près d'un millier de longs métrages annuels et un budget supérieur à 800 millions d'euros en 2004. Et de l'aveu des spécialistes, la production pléthorique des studios de Bombay ou Madras ne recèle p