Moscou, intérim.
Perdus. Egarés. Evaporés. A en croire Kiev, 7,8 milliards de mètres cubes de gaz appartenant à la compagnie russe Gazprom seraient restés coincés de longues semaines dans une nappe phréatique du sous-sol ukrainien, provoquant de très fortes tensions entre les deux pays. La Russie a menacé de diminuer ses exportations de gaz vers l'Ukraine. De son côté, Kiev, incontournable pour l'exportation du gaz russe vers l'Europe, a rétorqué en disant vouloir pratiquer des tarifs de transit supérieurs aux «prix européens»...
Transit. Ce week-end, un accord a enfin été trouvé entre les trois parties concernées : Gazprom, la société ukrainienne de gaz Naftogaz et l'entreprise russo-ukrainienne RosOukrEnergo (dont Gazprom est en partie propriétaire). Ainsi, une partie de ce gaz (2,55 milliards de mètres cubes) va servir à payer le transit des 5,25 milliards de mètres cubes restants, volume vendu à la compagnie RosOukrEnergo selon les prix occidentaux, c'est-à-dire à 150 dollars les 1 000 mètres cubes. Soit un total de 800 millions de dollars. Kiev s'est engagé à le livrer d'ici à la fin 2006.
Ces dernières semaines, ce litige commercial s'est transformé en crise diplomatique entre les deux pays : l'Ukraine, en froid avec Moscou depuis la «révolution orange», y voit une pression politique sur Iouchtchenko et le nouveau gouvernement. Le chef d'Etat ukrainien a d'ailleurs abordé le sujet au mois de juin, lors d'un entretien téléphonique avec son homologue russe. Et, début juille