Bruxelles, correspondance.
Coups de sifflet, battements de tambour... Les producteurs de betteraves européens sont venus nombreux à Bruxelles, hier, pour faire entendre leur inquiétude alors que le projet de réforme du sucre proposé par la Commission était discuté par les ministres européens de l'Agriculture. Le cortège de manifestants, dont certains déguisés en betteraves, est arrivé dans le quartier européen de Bruxelles à la mi-journée, après un bref parcours dans la ville. Un succès pour les organisateurs du rassemblement qui comptait entre 6 000 et 8 000 agriculteurs venant de 21 Etats européens.
Les craintes des betteraviers sont d'autant plus fortes que le régime sucrier européen est ultraprotecteur. Quasi inchangé depuis sa création en 1968, il garantit aux producteurs un prix trois fois supérieur aux cours mondiaux tout en les mettant à l'abri de la concurrence extérieure grâce à des droits de douane prohibitifs. Un système récemment condamné par l'Organisation mondiale du commerce (OMC). La principale mesure du plan de réforme prévoit de réduire de 39 %, sur deux ans à partir de 2007, le prix garanti du sucre, et de 42,6 % celui de la betterave avec une compensation à hauteur de 60 % des pertes de revenu «insuffisante» pour les syndicats agricoles, qui redoutent la disparition de 120 000 planteurs de betteraves en deux ou trois ans sur les 320 000 actuels et une perte de revenus pour ceux qui resteront. «La réforme ne profitera qu'à quelques multinationales qui dom