Bruxelles (UE), correspondance.
A Anvers, rébellion contre le géant sud-africain De Beers qui détient près de 60 % du marché mondial du diamant brut. Les diamantaires dont le métier est de transformer la pierre brute et de la revendre aux joailliers viennent de déposer une plainte devant la Commission européenne accusant De Beers de pratiques commerciales anticoncurrentielles. Une démarche collective exceptionnelle dans le monde feutré du diamant où l'on préfère laver son linge sale en famille. L'association professionnelle BVGD, qui regroupe à Anvers (Belgique) 180 grossistes, est passée à l'acte. Elle a envoyé sa plainte, vendredi, à la Direction de la concurrence de l'exécutif européen. En cause, le système de distribution adopté en 2000 par De Beers et intitulé «Supplier of Choice» (SoC) ou «distributeur de choix» (lire ci-contre). Comme son nom l'indique, ce système repose sur une liste sélective de revendeurs agréés, seuls habilités à acheter les pierres brutes à De Beers, pour ensuite les tailler et les revendre au client final. En entrant dans le SoC, les clients exclusifs environ 80, dont 18 à Anvers, l'un des principaux centres diamantaires mondiaux se lient au sud-africain par des accords très exigeants.
La Commission européenne, qui a autorisé ce système en janvier 2003, s'était toutefois réservé «le droit de rouvrir le dossier», craignant qu'il puisse «être utilisé pour réduire artificiellement l'offre» de diamants bruts aux négociants. Pour André Gumuchdj