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Libération

«Du mépris vis-à-vis des employés»

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Une centaine de salariés ont manifesté, hier à Paris, devant la Samaritaine fermée pour travaux, dénonçant une opération immobilière du propriétaire LVMH.
publié le 21 juillet 2005 à 3h02

Dans les vitrines, rue de Rivoli à Paris, il y a encore quelques maillots de bain, des chapeaux de paille et des claquettes. A l'intérieur de l'enseigne, «c'est vide, raconte Lucienne, 52 ans, déléguée du personnel CFTC. Des comptoirs entourés de papier kraft, des bâches de tissu blanc. Le magasin fantôme». Hier matin, l'activité se concentrait sur les trottoirs autour de la Samaritaine, où une bonne centaine de salariés manifestait son courroux, au lendemain de l'annonce par la direction de la fermeture complète du grand magasin pendant six ans (Libération du 20 juillet). Devant l'entrée du personnel, «beaucoup de femmes seules, avec des enfants à charge», résume Marlène, 50 ans dont seize de maison. «On ne sait pas à quelle sauce on va être mangés...» La plupart l'ont appris mardi soir à la télévision. Leur réaction ? «Les larmes, le désespoir, dit Cathy, 42 ans, dont dix-sept passés à vendre meubles et canapés dans le magasin. On a tous donné très fort à la Samaritaine.» «La rage, la colère», dit Lucienne, qui, depuis 1972, a tout fait, «manutentionnaire, affichage des prix, caissière. A ce stade-là, c'est du mépris vis-à-vis des employés». «De la tristesse et de l'inquiétude, dit aussi Patrick, 51 ans, dont vingt-huit derrière la caisse. A mon âge, si je perds mon travail, ce ne sera pas évident. Comme beaucoup, je suis rentré assez jeune à la Samar. Je n'ai pas vraiment de diplôme ou de formation.»

«Effet d'annonce». Les assurances de la direction, qui avait affirmé mard