Voici donc la RATP contrainte de choisir entre son monopole parisien et les joies de la concurrence. Selon le règlement européen présenté hier (lire ci-contre), un opérateur ne pourra plus jouir d'un pré carré et chasser hors de ses terres. Autorisée depuis cinq ans à aller chercher des marchés hors d'Ile-de-France, la RATP s'attendait à être confrontée à ce dilemme. Sans mystère, l'entreprise a choisi la concurrence. «La vocation d'une entreprise est de se développer», dit Anne-Marie Idrac, sa présidente. D'autant que l'expatriation est plus rentable : les marchés glanés en dehors de l'Ile-de-France par la RATP (Italie, Grèce) ne représentent que 5 % de son chiffre d'affaires, mais 15 % de ses bénéfices.
La logique voudrait donc que la RATP consente en échange une mise en concurrence à Paris. Et là, les choses se compliquent. Depuis que le règlement de libéralisation est dans l'air, Anne-Marie Idrac n'a de cesse de vanter l'intégration du réseau de transport de la capitale. «Paris se caractérise par une très forte intégration. Celle-ci passe par une tarification unique ou des correspondances multiples. Nous y sommes très attachés.» Les bus, fait-on valoir dans l'entreprise, rabattent par exemple les passagers vers les métros ou les RER. «C'est un peu une osmose», dit la CGT. En plaidant un impossible «détricotage» du réseau, la RATP espère convaincre le Stif (Syndicat des transports d'Ile-de-France, qui aura la responsabilité d'organiser la concurrence) de définir un appel d