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Les ouvriers polonais de Saint-Nazaire se rebiffent

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Affamés faute d'avoir été payés, employés par un sous-traitant des Chantiers, ils sont en grève depuis jeudi.
publié le 23 juillet 2005 à 3h04

Saint-Nazaire envoyé spécial

Pendant plusieurs jours, ces ouvriers venus de Szczecin et Gdansk, en Pologne, pour poser des câbles électriques sur le paquebot MSC Musica n'avaient plus rien à manger. Leur employeur polonais ne leur avait pas versé la maigre indemnité en liquide ­ 162 euros par mois ­ destinée à assurer l'ordinaire. Avec 5,40 euros par jour, il leur fallait faire quelques achats parcimonieux dans les discounts alimentaires locaux. Jeudi matin, tenaillés par la faim, ils se sont résolus à se mettre en grève, conscients que ce geste marquait illico la fin de leur mission en France, qui devait durer quatre mois de plus. Et se sont enchaînés aux grilles de la porte 4 du chantier naval nazairien.

«Marchand d'hommes.» Leur problème n'est pas que d'intendance. Certains n'ont pas touché le moindre salaire, versé en zlotys, en Pologne, depuis deux mois, c'est-à-dire depuis leur arrivée en France. Ils ont fait leurs comptes : leur patron leur doit 44 000 euros d'arriérés. Et, même si vendredi soir on leur a versé une enveloppe de 13 600 euros à se répartir, ils la considèrent comme un simple acompte.

Les responsables de l'entreprise polonaise Kliper n'ont pas daigné se montrer à Saint-Nazaire. Née il y a un an, pour ce marché, cette microsociété est sous-traitante de second rang des Chantiers de l'Atlantique, via une société de la région nazairienne qui a consenti à verser un petit tiers des salaires en retard. «S'ils avaient eu de quoi manger normalement, c'est probable q