L'affaire s'est conclue pour une fortune, mais on n'en attendait pas moins d'un groupe de luxe. Après seulement quelques semaines de tractations, le groupe Taittinger, ses palaces, son champagne, son cristal, se vend pour 2,8 milliards d'euros au fonds d'investissement américain Starwood Capital. La société du financier Barry Sternlicht, créée en 1991 et spécialisée dans l'investissement immobilier, allongera 1,2 milliard en cash. Elle grille donc de façon inattendue les autres repreneurs potentiels Wendel-Carlyle, Eurazeo associé à Colyzeo et Goldman Sachs, ou PAI-Blackstone , avec une surenchère que des proches du dossier jugent excessive. L'opération porte sur les parts du capital du groupe et de sa filiale Société du Louvre, que détenaient la famille Taittinger, le Belge Albert Frère et la famille Peugeot.
Cette vente est un vrai feuilleton dont seul l'épilogue s'est déroulé en accéléré. Arrivée en 1997 à la tête du holding familial Société du Louvre, Anne-Claire Taittinger n'avait pas l'intention de céder quoi que ce soit, dans les nombreuses activités du groupe. Mais la petite-fille de Pierre Taittinger, le fondateur de la maison viticole, a dû composer avec un actionnariat nombreux, et, surtout, difficile à accorder: 38 % des parts sont détenues par plusieurs branches de la famille, 25 % par Albert Frère. Au fil de nombreux accrocs, la tension qui montait ces derniers mois entre Anne-Claire Taittinger et Albert Frère a mené l'héritière à vendre ce conglomérat du lux