Pékin, de notre correspondant.
L'agonie du constructeur automobile britannique MG Rover tourne à l'imbroglio sino-chinois. A la surprise générale, le cabinet PricewaterhouseCoopers (PWC), chargé de désigner le repreneur des restes de la prestigieuse marque britannique après sa mise en faillite en avril dernier, a choisi la société chinoise Nanjing Automobile plutôt que le géant du secteur en Chine, la société shanghaïenne Saic, associée à l'ancien patron de Ford Europe, Martin Leach. La surprise est de taille car si Nanjing Automobile, basée à Nankin, est le plus ancien constructeur chinois, ayant été fondé en 1947, c'est aujourd'hui une société de second plan, loin derrière les trois mastodontes du secteur automobile public : Saic, partenaire de Volkswagen et General Motors en Chine, FAW qui produit les Toyota chinoises, et Dongfeng Motors, le partenaire de Peugeot, Citroën, et Nissan.
Ambition. Saic faisait d'autant plus figure de favori que la société shanghaïenne a déjà acquis pour près de cent millions d'euros les droits de propriété intellectuelle des principaux modèles de la gamme MG Rover. De surcroît, Saic a commencé à acquérir une dimension internationale en reprenant l'an dernier un constructeur automobile sud-coréen en faillite, Sangyong. A l'opposé, Nanjing Automobile ne peut se targuer que d'un modeste partenariat en difficulté avec Fiat, sa seule réussite étant dans les véhicules utilitaires en coentreprise avec Iveco. La société de Nankin n'a guère d'expérience