Tout avait été réglé en cinq jours. Pas aussi rapidement que pour livrer une pizza, certes, mais l'issue du conflit entamé le 15 juillet à «l'unité de livraison» Pizza Hut (un point de vente à emporter et de livraison à domicile) de l'avenue Secrétan, dans le XIXe arrondissement de Paris, sonnait comme une victoire pour les employés. Il y a une semaine, la direction de la chaîne de restauration avait signé un accord de fin de grève. Avec notamment l'assurance orale de réparer le système de climatisation défaillant de la boutique. Mais une semaine après la reprise du travail, les salariés ont la désagréable impression d'avoir reçu un chèque en blanc.
Manager en tête, les salariés moyenne d'âge 20 ans s'étaient mis en grève pour protester contre des conditions de travail devenues insupportables avec la canicule. L'élément déclencheur ? Une climatisation défaillante qui leur faisait subir une température ambiante dépassant les 40 °C. L'accord du 19 juillet a agréablement surpris la quinzaine d'employés qui occupait le magasin, peu habitués à un tel empressement. «Je n'avais jamais eu autant de contacts avec ma hiérarchie, raconte Driss Ferhane, responsable du magasin. On n'a pas arrêté de me demander si j'avais besoin d'aide, ça changeait du mépris habituel.»
Aujourd'hui, tout le monde déchante. S'ils ont obtenu le paiement des jours de grève à 90 %, les employés devront continuer à travailler au chaud. «La direction prétend qu'on ne sait pas utiliser la clim, assure Driss. O