Nantes, correspondance.
Affamés et abandonnés sans ressource par leur employeur, les quinze ouvriers polonais du sous-traitant des Chantiers de l'Atlantique, qui ont entamé une grève jeudi, espèrent être bientôt payés. Reçus hier à la direction départementale du travail avec la CGT, ils attendent une solution d'ici à la fin de la semaine. Même si ce conflit risque de gêner les Chantiers de l'Atlantique, déjà épinglés en 2003 lors de la construction du Queen Mary 2 au sujet d'affaires similaires, les pouvoirs publics semblent, cette fois, décidés à passer à l'action. L'entreprise Gestal, sous-traitant et spécialiste d'électricité navale, qui a eu recours aux services des Polonais, se serait vu intimer l'ordre de régler les salaires directement, sous peine d'ennuis judiciaires. Sinon, il pourrait être poursuivi de délit de marchandage pour avoir traité avec une société de placement peu fiable, simple marchand d'hommes sans compétence ni garanties.
Kliper, l'employeur, n'a pas de siège social en Pologne. Pawel Wolaert, l'un des deux associés, a quitté Saint-Nazaire avant le début de la grève, sans régler les salaires, coupant toute relation avec ses ex-salariés (Libération du 23 juillet). Il est introuvable en Pologne. La camionnette qui a véhiculé les électriciens depuis Szczecin a disparu au premier soir de la grève emportant le contremaître et quatre ouvriers dernièrement arrivés et membres de la famille des deux associés. En mai, la première équipe venue travailler sur le paq