Berlin, intérim.
Quelques prostituées viennent à leur insu d'ébranler l'un des piliers de la vie économique allemande. Les frasques sulfureuses de certains élus syndicaux de Volkswagen (VW) sont du pain bénit pour les avocats d'une réforme de la cogestion, ce système qui prévoit que les représentants des salariés soient étroitement associés aux décisions de l'entreprise. Le scandale au sein de VW qui a causé la démission de Peter Hartz, son emblématique directeur des ressources humaines, accusé d'avoir acheté la complaisance de certains élus syndicaux (Libération du 14 juillet), et les récentes affaires de corruption chez Commerzbank et Infineon (lire ci-contre) ont fait repartir de plus belle ce débat sur l'avenir du «modèle rhénan».
Entraver. Cela fait déjà plusieurs mois que patronat et partisans du libéralisme économique vilipendent la cogestion. A l'heure de la mondialisation, alors que la croissance économique patine en Allemagne, elle ralentirait, selon eux, la prise de décisions, douloureuses mais nécessaires, entravant la compétitivité allemande. Pour y voir plus clair, le gouvernement a désigné mardi une commission d'experts. A elle de faire des propositions pour «moderniser» ce symbole du consensus social. «Il s'agit de répondre aux critiques mais aussi de trouver des solutions pour s'adapter aux nouvelles formes d'entreprises, comme la future société par action européenne ou les entités nées de fusions entre deux groupes industriels de nationalité différente», soul