Rome, de notre correspondant.
Dans le match pour le contrôle de la banque italienne Antonveneta lancé par le groupe hollandais ABN Amro, l'arbitre (en l'occurrence le gouverneur de la Banque d'Italie) se serait ouvertement mis au service de la coalition transalpine emmenée par le patron de la Banca Popolare Italiana (BPI), Giampiero Fiorani. C'est du moins ce qui émerge d'écoutes téléphoniques, publiées hier dans la presse italienne, qui mettent sur la sellette le gouverneur de la Banque d'Italie, Antonio Fazio. Censé vérifier la régularité de la compétition, le patron de la Banque centrale aurait été l'une des pièces maîtresses de la contre-attaque organisée pour faire avorter l'OPA des Hollandais sur le neuvième groupe italien.
Depuis l'offensive d'ABN Amro, Antonio Fazio avait été, à plusieurs reprises, sommé de s'expliquer par les autorités européennes pour ses interventions présumées en faveur des actionnaires italiens. Mais, jusqu'à présent, les critiques ne dépassaient pas l'ordre du soupçon.
Conseil. La décision prise lundi par les magistrats milanais de séquestrer les actions Antonveneta de BPI et de ses alliés (environ 50 % du total) et les révélations de conversations téléphoniques mettent cette fois gravement en cause le comportement du gouverneur à vie de la Banque d'Italie. Selon les procureurs, Giampiero Fiorani et ses alliés seraient ainsi parvenus à repousser les attaques d'ABN Amro grâce à un «pacte occulte», des «manipulations» et la communication de «fausses