à Berlin
Avec la Bourse, c'est toujours l'amour vache. C'est par une envolée de 9 % du cours de l'action de DaimlerChrysler que les marchés financiers ont salué hier la démission surprise de son très contesté patron, Jürgen Schrempp. En clair, bon débarras. L'épilogue d'un règne royal de dix ans, signifié par un communiqué : «La fin 2005 nous a semblé le meilleur moment pour un changement à la tête de l'entreprise», résume laconiquement Hilmar Kopper, le président du conseil de surveillance. Exit Schrempp, sans indemnités, fait rare, et avant la fin d'un contrat qui courait jusqu'à 2008. Mais, à 60 ans, le patron controversé veut partir la tête haute : «Nous en discutions depuis longtemps. Je suis fier que nous ayons pu garder le secret, c'est un chef-d'oeuvre.» Dieter Zetsche, l'actuel patron de Chrysler, prendra les commandes le 1er janvier.
Mariage forcé. Cette sortie a été orchestrée pour coïncider avec la publication de bons résultats pour le deuxième trimestre, en hausse de 28 %. Difficile d'être plus ingrat envers un patron qui avait pourtant voué toute sa vie au culte de la share holder value anglo-saxonne, cette religion de l'actionnaire. Lui qui avait commencé sa carrière comme apprenti n'avait poursuivi qu'un seul but : marier de force le modèle social allemand et sa fameuse cogestion (Libération d'hier) à la culture du cours de Bourse et de la rentabilité financière. Il y aura mis toute son énergie, jusqu'à provoquer l'un des plus grands tremblements de terre de l'