Face aux critiques venant de l'UDF et de la gauche, le gouvernement défend son projet de privatisation des autoroutes ASF, APRR et Sanef. L'opération ne «porte pas atteinte à l'intérêt national», mais va le «renforcer», a déclaré Thierry Breton hier sur RTL. Réagissant aux propos de François Bayrou qui dénonce un bradage des «bijoux de famille», le ministre de l'Economie a ironisé : «M. Bayrou et moi, on n'a pas les mêmes bijoux de famille.» Et d'expliquer : «Ce n'est pas le macadam qu'on va privatiser et qui va se délocaliser, c'est uniquement le meilleur service au monde qu'on va apporter aux usagers français des autoroutes.»
De son côté, Dominique de Villepin a répondu à une autre critique de Bayrou, le fait que le projet fasse l'objet d'une ordonnance et ne soit pas examiné par le Parlement. Dans une lettre envoyée aux parlementaires, le Premier ministre a assuré qu'il était «évidemment prêt à rendre compte de la procédure» de privatisation «devant la représentation parlementaire à l'automne». Cette dernière étant «conduite dans le strict respect de la loi de 1986 (sur les privatisations, ndlr), dans la transparence et l'équité». Ces réponses n'ont pas désarmé les critiques à gauche. Pour le député socialiste Henri Emmanuelli, «le Parlement ne peut assister passivement à ce bradage» et doit demander un «audit sur l'évaluation financière faite par le ministère de Finances». Julien Dray, porte-parole du PS, dénonce, un «bradage à courte vue».
Les trois sociétés mises en vent