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Libération

Bananes : l'OMC dit non aux taxes européennes

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L'Union a dix jours pour revoir le système douanier qu'elle a voulu imposer.
publié le 2 août 2005 à 3h10

Alors que la guerre de la banane ­ qui oppose depuis des lustres les producteurs des Antilles, soutenus par l'Europe, à ceux d'Amérique latine et d'Afrique ­ risque de prendre un tournant radical avec la disparition prévue de tous les quotas d'importation à partir du 1er janvier 2006, l'Organisation mondiale du commerce (OMC) vient de trancher en faveur des seconds.

Hier à Genève, les trois experts mandatés par l'OMC pour étudier les propositions de nouveaux droits de douane de l'Union européenne, et applicables aux importations de bananes d'Amérique latine et d'Afrique à compter du 1er janvier, ont tout simplement retoqué la copie européenne. Ce n'est guère étonnant : pour tenter de protéger l'Europe contre un débarquement en force de bananes latinos ou camerounaises dopées par un coût de revient plancher, l'Union réclamait que les droits de douane passent de 75 euros par tonne à 230 euros par tonne.

C'est «niet», dit l'OMC, avec un argument imparable : le nouveau système douanier que l'UE a tenté d'imposer ne permettrait pas au Brésil, au Costa Rica, à la Colombie et à l'Equateur, notamment, de maintenir leur part du marché européen, comme le prévoient pourtant les règles de l'organisation. Les Européens ont maintenant dix jours pour faire de nouvelles propositions, acceptables par les producteurs latino-américains et africains. Mais ces derniers n'ont pas l'intention d'accepter des droits de douane au-delà de 75 euros par tonne. «Au-delà de cette somme, nous ne serons plus