Vingt ans que le poursuivant Reebok en rêvait. Irrémédiablement distancé par Nike, le numéro 3 mondial des équipements de sport tient peut-être sa revanche après l'annonce de son rachat par Adidas. Associée à la marque aux trois bandes, cette multinationale américaine basée dans la région de Boston peut à nouveau aspirer à remonter sur la première marche du podium. Mais plus seule cette fois.
Roi des hameçons. L'histoire de cette marque qui tire son nom d'une variété d'antilope sud-africaine restera à jamais marquée par ces deux années, entre 1986 et 1988, où cette ex-PME britanno-américaine se hissa à la première place du sport mondial. Une ascension fulgurante débutée sept ans plus tôt, en 1979, lorsque Paul Fireman, un jeune héritier issu de la bonne société de la Nouvelle-Angleterre promu à la tête de l'entreprise familiale d'articles de pêche, repère à la Foire du matériel de sport de Chicago une de ces luxueuses paires de chaussures de course griffées Reebok, antique fabricant anglais né en 1895. A l'affût de tout ce qui pourrait le sortir du ronron de ses hameçons, Fireman achète une licence exclusive pour le marché nord-américain et parie que la vogue du jogging fera bientôt de lui un roi de la pompe.
L'étincelle n'arrivera qu'en 1982, mais elle sera foudroyante. Alors que Nike, lancé quelques années plus tôt par l'ex-coureur de demi-fond Phil Knight, mise tout sur la course à pied, Paul Fireman s'emballe pour l'aérobic, cette gymnastique popularisée par les vidéos de