Nantes de notre correspondant
La grève de la faim des ouvriers polonais de Saint-Nazaire a fini par porter ses fruits. Les salariés de la société Kliper ont obtenu le versement intégral de leurs arriérés de salaire, 30 000 euros. Cette somme ne sera pas réglée par Kliper mais par son donneur d'ordres, la société d'électricité navale Gestal.
Sous-traitante de premier rang des Chantiers de l'Atlantique pour la pose de câblage électrique à bord du paquebot MSC Musica actuellement en construction, Gestal avait déjà dû se résigner à payer une part des salaires en retard en détournant le solde des travaux à régler à son sous-traitant Kliper. Selon l'Union syndicale multiprofessionnelle CGT, qui regroupe les sociétés sous-traitantes sur le site, Gestal aurait été cette fois contraint de payer le reste des salaires aux ouvriers polonais de Kliper. La microsociété polonaise, qui semble avoir été créée de toutes pièces pour ce marché, a déposé son bilan le week-end dernier. La justice polonaise a ouvert vendredi une enquête judiciaire qui va étudier s'il y a eu ou non violation des droits des ouvriers détachés en France.
Les treize Polonais ont donc cessé hier soir leur grève de la faim, et de la soif pour trois d'entre eux. Ils vont repartir en Pologne dans les prochains jours. Selon l'USM-CGT, leurs salaires seront versés en présence du consul général de Pologne et de représentants de l'Etat français. Le conflit et son issue entrent dans les annales des dessous de la sous-traitance en