L'agriculture française s'installe dans la sécheresse, mais sans vrai stress : hier, quatre nouveaux départements (Allier, Corrèze, Nord, Yonne) ont pris à leur tour des arrêtés préfectoraux de limitation des usages de l'eau. Ce qui porte à 66 le nombre des départements assoiffés, contre 38 à la fin juin. La situation est jugée «préoccupante» par le ministère de l'Ecologie : 25 départements pourraient bénéficier des indemnités prévues par le fonds de calamité. Mais on est loin du lancement de l'impôt sécheresse de 1976. «Les effets de la sécheresse demeurent globalement limités sur l'activité agricole française», commente le ministère de l'Agriculture. Par exemple, la récolte de blé tendre s'annonce abondante et même proche du record historique de 1998.
Les paysans, plus gros utilisateurs de flotte en France (lire ci-dessous) se sont installés dans la crise avec beaucoup de bonnes intentions affichées. Les couteaux sont rangés, la paix civile gagne du terrain : «C'est notre eau à tous, nous devons la gérer en commun, chacun en a conscience», explique Jean-Michel Delmas, chargé du dossier à la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA). Le ministère de l'Agriculture et celui de l'Ecologie donnent l'exemple en multipliant les comités de «suivi sécheresse». Ce dispositif mis en place en 2003 et qui associe pouvoirs publics, syndicats agricoles, distributeurs d'eau et collectivités a été réactivé cette année dès la fin du mois de mai. Hier, c'était sa quat