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Libération

Total sous la loupe de l'éthique norvégienne

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publié le 6 août 2005 à 3h13

Oslo, envoyé spécial.

Riche mais éthique. C'est l'équation qu'aimerait bien résoudre la Norvège, qui croule sous les pétrodollars grâce à l'envolée du prix du baril (lire ci-contre). Après Kerr-McGee au Sahara-Occidental, c'est au tour de Total d'être dans le collimateur des spécialistes norvégiens de l'éthique, à cause de sa présence en Birmanie. Cette tendance est assez neuve en Norvège.

Troisième exportateur mondial de pétrole, la Norvège a fait fortune et dépose, depuis une dizaine d'années, les revenus de l'or noir sur un Fonds du pétrole placé en actions et obligations sur les marchés mondiaux. A ce jour, le fonds atteint 140 milliards d'euros.

Première victime. «Le Fonds du pétrole est en passe de devenir le plus gros fonds au monde, d'ici deux ou trois ans peut-être, note Kaj-Martin Georgsen, conseiller politique au ministère des Finances. Et la pression politique est de plus en plus forte en Norvège pour que cet argent soit placé d'une façon politiquement correcte.» Depuis le 1er janvier, le ministère des Finances, responsable du fonds géré par la Banque de Norvège, a ainsi mis en place un conseil d'éthique présidé par la juriste Gro Nystuen. A la tête d'une petite équipe, elle est chargée de veiller à ce que les 3 200 compagnies où le Fonds du pétrole a investi respectent leurs règles éthiques, faute de quoi la Banque de Norvège se retirera du capital. Sa première victime a été la compagnie pétrolière américaine Kerr-McGee, présente au Sahara-Occidental, revendiqué pa