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Libération

Des primes européennes critiquées

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par Elsa BLOCH
publié le 10 août 2005 à 3h15

Il n'y a pas que les taxes trop faibles des agences de l'eau qui encouragent la surconsommation des cultures irriguées. A en croire la Confédération paysanne, c'est aussi le cas de certaines primes européennes. Dans le cadre de la Politique agricole commune (PAC), des primes pour les grandes cultures (blé, colza, tournesol, maïs...), qui visent à compenser des prix toujours plus bas sur le marché international, favorisent les cultures irriguées car elles produisent plus. Dans la Vienne par exemple, la prime s'élève à 330 euros par hectare pour du maïs non-irrigué, et à 538 euros pour du maïs irrigué, ce dernier comptant pour environ 52 % de la surface totale en maïs. Un hectare de prairie reçoit quant à lui de 0 à 45 euros. Pour la Confédération paysanne, aucun doute, ce mode de soutien aux cultures encourage le gaspillage, d'autant que «certains agriculteurs ont choisi d'irriguer alors que les indicateurs de pluviométrie annonçaient la sécheresse dès cet hiver», dénonce Jacques Pasquier, paysan dans la Vienne. «En Midi-Pyrénées l'irrigation agricole représente plus de 90 % de la consommation d'eau», signale de son côté l'association de consommateurs UFC-Que choisir. Les céréaliers, pour leur part, pointent la baisse des surfaces irriguées en France et affirment qu'ils sont les premiers à souffrir de la sécheresse. En Poitou-Charentes, la diminution s'établit ainsi à 20 %. Quant au maïs, très gourmand en eau, ses surfaces ont chuté de 8 % en moyenne par rapport à l'an dernie