Moscou, de notre correspondante.
Dans la grande salle des marchés, une batterie de petits box jaunes... et pratiquement personne devant les ordinateurs, la plupart éteints : le Micex, la principale Bourse de Moscou, qui bat ces jours-ci tous ses records historiques, est devenu une place financière moderne, c'est-à-dire pratiquement invisible. «Plus notre place financière se développe, moins l'activité s'y voit», s'amuse Dmitri Kondratiev, «historien» du Micex où il travaille depuis douze ans : «La plupart des opérateurs sont maintenant assez importants pour travailler depuis leurs propres bureaux, ils n'en sont plus à louer ces petits box. C'est bon signe !»
L'affaire Ioukos oubliée. Moins de trois mois après la condamnation à neuf ans de prison de Mikhaïl Khodorkovski, l'ancien patron de Ioukos accusé par le pouvoir de fraude fiscale, l'affaire de l'ex-chouchou des marchés russes paraît déjà complètement oubliée. Et la Bourse vole de record en record. Le RTS, l'indice de la plus petite place moscovite mais qui sert encore de référence parce que le plus ancien, a dépassé la semaine dernière la barre historique des 800 points et flirtait hier avec les 815 points. En novembre 2003, après l'arrestation de Khodorkovski, le RTS était tombé à 480 points. L'indice du Micex, ancienne Bourse des devises, devenue la plus importante place russe en volume, suit fidèlement le RTS et caracolait hier aussi à un niveau historique de plus de 720 points. «Je ne veux pas faire de prévisions, mai