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Libération

Suez veut s'offrir l'intégralité de «l'EDF belge»

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L'offensive du groupe français sur Electrabel n'a pas suscité d'émoi politique à Bruxelles.
publié le 10 août 2005 à 3h15

Le patriotisme économique semble être une notion très relative au sein du gouvernement belge. Alors qu'en France, les pouvoirs publics se sont mobilisés pour contrer une éventuelle OPA de PepsiCo sur Danone, le Premier ministre Guy Verhofstadt a adoubé un projet de Suez visant à prendre le contrôle total d'Electrabel, le principal électricien du pays.

Ironie. Hier, le groupe présidé par Gérard Mestrallet, qui possède déjà 50,1 % de l'«EDF belge», a annoncé le lancement d'une offre publique d'achat et d'échange (en cash et en titres) de 11,2 milliards d'euros sur le reste du capital. Et lors dune conférence de presse, Mestrallet a rendu publique une lettre de Verhofstadt: ce dernier disait «prendre acte» des intentions de Suez, sans fixer de condition suspensive. Quelques officiels belges, dont le ministre wallon de l'Economie, Jean-Claude Marcourt, semblaient quand même s'alarmer de l'opération. Il faut éviter «une nationalisation vers la France de manière rampante», a-t-il déclaré, ajoutant ironiquement : «Pour la Belgique, la production et la distribution d'électricité est bien plus stratégique que de fabriquer des yaourts.»

S'opposer à l'offensive de Suez n'aurait cependant pas vraiment de sens, tant le groupe français est intégré dans l'économie belge. En 1998 il était appelé comme chevalier blanc pour contrer l'offensive de Carlo de Benedetti sur la Société générale de Belgique, un groupe financier détenteur de participations dans Tractebel et Electrabel, les deux plus gr