Londres intérim

Les plus chanceux ont trouvé une place sous la tente d'urgence installée pour la nuit par British Airways, les autres ont dormi sur les bancs ou à même le sol des terminaux 1 et 4 de l'aéroport d'Heathrow, leur valise ou sac à dos en guise d'oreiller. Vendredi matin, les yeux rougis par le manque de sommeil, le millier de passagers de la compagnie aérienne britannique campeurs malgré eux entamaient leur deuxième journée d'attente, tandis que 4 000 autres n'ayant pu partir la veille étaient priés de ne pas se présenter à l'aéroport avant 20 heures. En fin d'après-midi, la compagnie annonçait la reprise du travail et celle, progressive, des vols à partir de 20 heures.

Même les absents. Tout a commencé dans l'après-midi de jeudi, quand le personnel d'enregistrement de British Airways décide d'arrêter le travail par solidarité avec 800 employés de Gate Gourmet renvoyés la veille par leur direction. Ceux-ci avaient voulu protester contre la dégradation des conditions de travail au sein de cette société sous-traitante américaine, fournisseur de plateaux-repas pour les compagnies aériennes du monde entier, dont British Airways. Au bout de deux heures d'une grève spontanée, les employés de Gate Gourmet s'étaient vu notifier leur renvoi pour «grève illégale», y compris tous ceux en arrêt maladie ou en vacances.

David Siegel, président de Gate Gourmet, a expliqué vendredi matin à l'antenne de la BBC qu'il lui fallait, «pour des raisons techniques, d'abord renvoyer la tota