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Libération

La France vers la fin de l'indulgence

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Le projet de mise en place de plaintes collectives effraie les PDG français.
publié le 13 août 2005 à 3h18

Ne parlez pas de la justice américaine aux patrons français. Ils sont unanimes pour la critiquer, assimilant à du chantage la liberté octroyée aux procureurs pour négocier avec les accusés, et dénonçant le système de rémunération au résultat des avocats, qui conduit à multiplier les procédures. Mais du côté des associations de petits porteurs, la sévérité du système américain et les transactions records obtenues dans les affaires financières font rêver. Grâce notamment à leur lobbying, la class action, forme de plainte collective au civil initiée par les avocats et symbole de la justice made in USA, pourrait même s'implanter en France. Un groupe de réflexiona été mis en place par le gouvernement. Et déjà, des initiatives se font jour.

«Impressionner». Un collectif d'avocats a ainsi lancé le site classaction.fr et Frédérik-Karel Canoy, qui s'est fait connaître comme défenseur de l'Association des petits porteurs actifs, a décidé depuis cet été de l'utiliser pour appeler les actionnaires de Vivendi lésés à se lancer dans une procédure collective en France. «Mon objectif, explique Me Canoy, c'est de récupérer de l'argent pour les actionnaires lésés par les agissements de Messier. Or, au pénal, la procédure dure trop longtemps, et au civil, il faut être nombreux et avoir des fonds pour impressionner Vivendi, qui peut se payer les plus gros cabinets d'avocats de la place.» Alors que des deux côtés de l'Atlantique, les gendarmes boursiers ont estimé que Messier avait trompé les inv