«Il faut tirer profit de ce délai pour avancer», se réjouit Jean-Noël Jeanneney, le président de la Bibliothèque nationale de France, en réagissant à l'annonce de Google de faire une pause dans la numérisation massive de livres. Le géant américain, parti sur les chapeaux de roue en décembre, vient en effet de s'accorder trois mois à bas régime avant de poursuivre son grand oeuvre d'édification de la bibliothèque virtuelle. C'est le responsable du projet Google Print, Adam Smith, qui explique ce revirement sur Google Blog (1) le 12 août.
Fin 2004, le ton avait été plus fanfaronnant. L'entreprise californienne clamait son intention de scanner et de publier sur l'Internet quinze millions de livres d'ici à six ans. Le démarrage avait de quoi impressionner : signatures de contrats à l'appui avec de prestigieux établissements (bibliothèques des universités d'Oxford, de Harvard, la bibliothèque publique de New York...). Mais cette belle idée de Babel numérique, au parfum borgèsien, allait rapidement subir les foudres des éditeurs américains et de gardiens de temples patrimoniaux. Ils ont finalement obtenu un délai de grâce.
Piratage. Seuls les livres couverts par le droit d'auteur sont concernés par cette pause. Google va continuer de travailler avec les éditeurs et les bibliothèques pour numériser ceux du domaine public. Les ayants droit ont jusqu'en novembre pour faire part de leurs objections. «Désormais, n'importe quel détenteur de droits d'auteurs (...) peut nous dire quels livr