Et si la menace chinoise n'était pas celle que l'on croyait ? Depuis le début de l'année, et la fin des quotas textile, les pouvoirs publics français s'inquiètent d'une déferlante d'habits made in China. Et, en juin, l'Union européenne a réussi à imposer à Pékin qu'il autolimite ses exportations. Les statistiques des Douanes montrent, elles, un impact mineur pour le commerce extérieur français.
Certes, les importations chinoises de textile et d'habillement ont explosé au premier semestre la progression a été de 50 % et la Chine détient désormais 14 % du marché français. Mais, au total, «l'impact macroéconomique de l'abolition des quotas est resté marginal car les importations n'ont pas augmenté», note la Direction générale du trésor et de la politique économique (DGTPE). Que s'est-il passé, alors ? Une simple substitution. «La structure de nos approvisionnements a continué d'évoluer au profit de la Chine et au détriment des pays d'Asie et du Maghreb», poursuit la DGTPE. La France a moins importé en provenance de Corée du Sud, d'Indonésie, du Maroc, mais aussi d'Italie, de Hongrie ou de Pologne.
Fort de ce constat, Christine Lagarde a estimé hier qu'il était possible d'adoucir la position de l'Union européenne vis-à-vis des produits chinois bloqués aux frontières. Depuis la mi-juillet, des cargaisons de textiles sont interdites d'entrée sur le marché de l'UE, car les plafonds d'importation négociés pour 2005 sont déjà atteints. «Il faut de la souplesse, a assuré la ministre d