Merck pourrait à son tour être la victime de son médicament anti-inflammatoire vedette, le Vioxx. A défaut d'y laisser sa peau, le groupe pharmaceutique américain risque en tout cas d'y laisser beaucoup d'argent. Vendredi, le tribunal fédéral d'Angleton, au sud de Houston (Texas), a condamné le laboratoire à verser plus de 253 millions de dollars (210 millions d'euros) à la veuve d'un homme qui avait pris son anti-inflammatoire. Le groupe, qui a immédiatement fait appel, a laissé entendre que même en cas de défaite le montant des versements ne devrait pas dépasser 2 millions de dollars (1,65 million d'euros), conformément à la loi texane. Mais, au terme d'une procédure de six semaines, ce premier verdict défavorable est une très mauvaise nouvelle pour Merck. En effet, plus de 4 200 plaintes, dont 3 800 aux Etats-Unis, ont déjà été déposées contre l'industriel depuis le retrait du marché de son anti-inflammatoire à l'automne dernier.
Révolution. Le Vioxx, qui a été utilisé par des millions de personnes dans le monde, est aujourd'hui l'objet de centaines de procédures en Europe, mais également au Canada, en Israël, au Brésil ou en Australie. Un avocat australien, Richard Meeran, annonçait samedi qu'il porterait plainte au nom d'une centaine de personnes, qui soutiennent avoir eu des problèmes cardio-vasculaires après un traitement au Vioxx. En Grande-Bretagne, 150 personnes s'apprêtent à faire de même, représentées par des cabinets d'avocats de Londres et Liverpool. Dans l'affa