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Libération

Une privatisation au coût politique

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La décision de Matignon a suscité des critiques de l'UDF, mais aussi dans les rangs de l'UMP.
publié le 23 août 2005 à 3h23

C'est la décision la plus juteuse budgétairement, mais la plus coûteuse politiquement de Dominique de Villepin. En privatisant la totalité des sociétés d'autoroutes françaises, le Premier ministre s'est assuré une marge de manoeuvre pour le budget 2006 : 10 milliards consacrés à racheter la dette de l'Etat, c'est 500 millions d'euros d'intérêt en moins à payer, ce qui n'est pas négligeable lorsque la croissance et les recettes fiscales faiblissent. Mais les dégâts dans la majorité parlementaire sont considérables. Villepin a donné à François Bayrou un moyen de plus de contester la politique économique du gouvernement. Pire, le président de l'UDF a trouvé de l'écho au sein de l'UMP. Roselyne Bachelot, ex-ministre de l'Ecologie (Libération du 15 août), s'est elle aussi élevée contre la décision de Matignon, suivie hier par le député UMP des Yvelines, Nicolas Dupont-Aignan, et par le président du Parti radical (associé à l'UMP), André Rossinot.

Pour Gilles Carrez, rapporteur général du Budget à l'Assemblée, la privatisation est «contraire à ce que devrait être la philosophie économique de l'Etat, dont le rôle devrait être de préparer le moyen et le long terme». «En passant par décret, déplore Michel Bouvard, député de la Savoie et secrétaire national UMP pour les transports et l'aménagement du territoire, le Premier ministre remet en cause une décision qui avait fait l'objet d'un débat au Parlement. Et sur le fond, on démantèle un dispositif seul à même de financer les ambitions