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Libération

La droite en rajoute sur le patriotisme

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Depuis quelques mois, elle s'affiche pour la protection des entreprises françaises.
publié le 30 août 2005 à 3h28

Défense de Danone convoité par un éventuel raider, menaces portées à l'encontre d'entreprises étrangères pour ne pas qu'elles se portent candidates au rachat des sociétés d'autoroutes mises en vente par l'Etat... Depuis quelques mois, la droite se démène pour protéger les entreprises françaises d'une prise de contrôle par un groupe étranger. Et dans cette campagne pour le «patriotisme économique», les instances de l'UMP font même de la surenchère : Nicolas Sarkozy, quand il était ministre de l'Economie, bataillait pour empêcher le suisse Novartis de lancer une contre-OPA sur Aventis, alors convoité par le français Sanofi, tandis que Dominique de Villepin, à l'Intérieur, demandait aux préfets d'aider localement les PME à lutter contre le «pillage technologique». Tout cela jusqu'au discours très cocardier du Premier ministre en juillet dernier promouvant la défense des secteurs stratégiques, suite à l'affaire Danone. Prochaine étape, la nationalisation des moyens de production, comme de Gaulle en 1945 ?

Cette évolution est d'autant plus surprenante si on se souvient des théories économiques en vogue avant 2002 au sein de l'UMP. Un dirigeant de droite ne choquait personne quand il demandait aux entreprises françaises de s'ouvrir aux capitaux étrangers. «L'attraction des investissements étrangers est un enjeu majeur pour la France en termes économiques puisque ce sont chaque année près de 20 000 emplois qui sont ainsi créés ou maintenus sur notre territoire», déclarait en 1996 Je