Pékin de notre correspondant
C'est l'un des paris financiers les plus osés de ce début de siècle : les unes après les autres, les plus grandes banques du monde investissent à coups de milliards de dollars dans le secteur bancaire chinois, pourtant miné par des scandales à répétition, un taux de créances douteuses assurément explosif mais dont nul ne connaît réellement l'ampleur, une absence de transparence quasi totale, une taille de mammouth inversement proportionnelle à son efficacité, et aucune possibilité d'en influencer réellement le fonctionnement. A la clé, l'accès au mythique marché chinois et à sa montagne d'épargne (1 250 milliards d'euros).
Les banquiers français sont toutefois parmi les grands absents de ce festin financier ambigu auquel se livrent depuis quelques mois les anglo-saxons (HSBC, Bank of America, Citibank, Royal Bank of Scotland, Standard Chartered...), suivis des allemands (Deutsche Bank), des néerlandais (ING) ou des suisses (UBS). Seul le Crédit agricole, selon une récente indiscrétion du Financial Times, serait en négociation pour la création d'une coentreprise de gestion d'actifs avec la Banque agricole chinoise, l'une des quatre grandes banques d'Etat, et pourrait être tenté d'y prendre une participation minoritaire. D'autres opérations modestes seraient dans le pipeline de la BNP Paribas et de la Société générale d'ici à la fin de l'année.
Prise de risque. «Les banques françaises n'ont pas les reins assez solides pour se lancer dans une aventure