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Libération

Chirac ou l'optimiste forcené

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Après la claque du référendum, il se redécouvre volontariste.
publié le 31 août 2005 à 3h28

Le bronzage est parfait, le prompteur de retour au bout de l'estrade, comme à chaque fin d'été depuis dix ans qu'il occupe l'Elysée, Jacques Chirac... entre en campagne. Comment faire pour ne pas se laisser ringardiser par la concurrence juvénile de Nicolas Sarkozy et continuer d'incarner le mouvement perpétuel, alors que le mirage d'une nouvelle candidature en 2007 s'est évanoui avec la défaite du référendum ? Tel est le casse-tête sur lequel les conseillers élyséens se sont arraché les cheveux tout l'été. Son entourage a beau répéter qu'«il n'est pas homme à rester inerte» ou que Jacques Chirac ne se contentera pas de «gérer les affaires courantes jusqu'à la fin de son mandat», la précipitation de son retour sur scène illustre son affaiblissement. Car pour ce premier déplacement en province depuis longtemps, un exercice du chiraquisme quelque peu tombé en désuétude, le Président a pris soin de devancer, d'une part, la conférence de presse mensuelle de Dominique de Villepin, censé dévoiler un «plan de relance» demain, d'autre part, le raout à la gloire de Nicolas Sarkozy que l'UMP organisera ce week-end à La Baule. Façon de tenter de garder la main, au moins sur le calendrier.

Pour préparer cette rentrée délicate, Chirac s'était contenté d'interrompre ses vacances à Brégançon pour enfiler alternativement deux casquettes qui ont fait sa fortune ces dernières années : celle du grand-père compatissant lors de l'hommage aux victimes martiniquaises du crash du 16 août et celle du