Berlin de notre correspondante
Ce n'est pas pour rien qu'Angela Merkel fut, un temps, surnommée «la Générale». La candidate conservatrice (CDU-CSU) aux élections législatives du 18 septembre a lancé hier une nouvelle offensive en direction de l'économie en s'adjoignant les services de l'ancien patron de Siemens, Heinrich von Pierer. Il y a quinze jours, la favorite des sondages avait déjà réalisé un coup en nommant l'expert fiscal Paul Kirchhof dans son cabinet fantôme (Libération du 18 août).
Machines-outils. Considéré comme l'un des patrons les plus influents d'Allemagne, Heinrich von Pierer aura pour mission de présider, après les élections, un «conseil pour l'innovation et la croissance» composé de dix membres venus à parts égales du monde scientifique, des PME et des grandes entreprises. Leurs noms n'ont pas été révélés. «L'Allemagne doit innover pour maintenir ou améliorer son rang dans les industries où sa compétence est reconnue», a estimé Heinrich von Pierer en citant les secteurs des machines-outils, de l'optique, de l'aéronautique ou encore de l'automobile. C'est «une condition nécessaire pour que l'Allemagne revienne dans l'élite mondiale».
La nouvelle a laissé les sociaux-démocrates sans voix. Et pour cause, Heinrich von Pierer était, ces dernières années, l'un des patrons les plus proches de Gerhard Schröder et il conseillait régulièrement le ministre de l'Economie, Wolfgang Clement. «C'est vraiment un opportuniste, commente Rudolph Hickel, professeur d'économie à