Le commerce équitable, c'est un vrai bon plan. La preuve : les plus grands de l'agroalimentaire s'y intéressent désormais de très près. Ainsi, dans les prochains jours, le géant américain Kraft Foods va mettre en place sur les linéaires français une nouvelle gamme de son café Jacques Vabre, qui inaugure un nouveau concept : le «café responsable». Sur les paquets, un habillage très tendance «sauvons la planète». La marque bien connue est rehaussée par une signature aux accents éthiques : «Un café pour agir.» Et pour compléter, on trouve un logo de Rainforest Alliance, ONG américaine avec laquelle Kraft a signé un partenariat depuis 2003. Tout pour laisser penser que l'on achète un produit garanti «équitable».
C'est précisément ce qui fait râler les principaux promoteurs du commerce équitable en France. «Il n'y a pas si longtemps, Nestlé ou Kraft critiquaient violemment le commerce équitable, s'agace Victor Ferreira, directeur de l'association Max Havelaar France, mais plus maintenant, car dans un marché qui stagne, les parts du café équitable sont devenues significatives : en France, elles représentent aujourd'hui entre 3 et 4 % des ventes de café.» Or, si Rainforest Alliance est tout à fait respectable, ses priorités ne sont pas celles du commerce équitable, qui vise à améliorer la situation des producteurs du Sud (lire ci-contre). Cette ONG fondée il y a près de vingt ans se préoccupe surtout d'environnement, mais pas de garantir des prix d'achats aux producteurs. Selon Max