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«On perd notre légitimité»

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Des agents rencontraient hier le ministre délégué au Travail.
publié le 2 septembre 2005 à 3h30
(mis à jour le 2 septembre 2005 à 3h30)

Dans la salle surchauffée de la direction départementale du travail des Yvelines, le ministre donne de sa personne. En face de Gérard Larcher, le ministre délégué au Travail, une dizaine d'inspecteurs, contrôleurs du travail et personnel administratif des Yvelines. La présence de leur hiérarchie, mais aussi de la caravane ministérielle avec ses conseillers techniques, sa chef de cabinet et la chargée de communication, ne les effraie pas. Ils se sentent «illégitimes» et n'hésitent pas à le dire, quitte à faire grincer les dents de leur propre hiérarchie.

«Ça fait vingt ans que je fais ce métier, explique un fonctionnaire. Nous n'avons aucune reconnaissance, d'abord personne ne sait ce que nous faisons et puis, depuis deux ou trois ans, tout s'est dégradé.» Des incivilités, du mépris, une action de plus en plus entravée. «Vous n'êtes pas des agents d'ambiance, répond fermement le ministre. Vous êtes là pour faire respecter l'ordre public social dans toutes les entreprises.» Un message que les fonctionnaires attendent depuis longtemps. Mais qui semble un peu en décalage avec la politique menée par la droite. «Nous sommes là pour faire respecter un certain équilibre dans les relations du travail entre salariés et employeurs, dit une jeune femme. Notre outil, pour faire pencher la balance, c'est le code du travail. Or celui-ci est de moins en moins lourd. Comment s'étonner ensuite que l'on perde notre légitimité ?» Une collègue en rajoute : «Je n'ai pas l'impression que vous simpl