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Libération

L'Espagne paie pour sauver sa Sécu

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Augmentation des taxes sur le tabac et l'alcool, et les régions devront mettre la main à la poche.
publié le 3 septembre 2005 à 3h32

Madrid de notre correspondant

En finir avec le colossal déficit des comptes de la santé sans toutefois rogner sur les dépenses. Tel est le pari d'équilibriste lancé par le gouvernement socialiste de José Luis Zapatero. Alors qu'une réunion cruciale entre l'exécutif central et les présidents des 17 régions est prévue le week-end prochain, Zapatero a sorti de sa hotte une solution qui en fait enrager plus d'un, à commencer par les secteurs des boissons et du tabac : l'augmentation de plusieurs impôts indirects, dont ceux liés à la vente d'alcool et de cigarettes. Une façon pour les socialistes au pouvoir de ne pas remettre en question la sacro-sainte austérité budgétaire héritée de l'époque Aznar : depuis 2000, sous la houlette de l'ex-ministre des Finances Rodrigo Rato (aujourd'hui directeur général du FMI), l'Espagne affiche non seulement un déficit zéro, mais dégage même chaque année un confortable excédent ­ estimé à 7 milliards pour 2005. Cette stratégie fait hurler le principal parti d'opposition, le Parti populaire (PP), estimant qu'il est «intolérable d'augmenter les impôts, et donc de favoriser la tendance inflationniste, alors que les caisses de l'Etat sont pleines».

Déficit. Comme dans la plupart des pays développés où les dépenses de santé augmentent plus vite que le PIB, le déficit des comptes espagnols a atteint d'inquiétantes proportions ­ il est passé de 7 % en 1999 à 17 % aujourd'hui. Une hausse brutale due, entre autres, aux progrès technologiques, au vieilliss