Beaujolais envoyé spécial
L'idée fait l'unanimité. Pour réduire massivement sa surproduction, le Beaujolais veut arracher définitivement une partie de ses vignes, en échange de primes importantes. La mesure, qui pourrait intervenir dès le millésime 2006, concernerait 3 000 hectares sur les 23 000 que compte le Beaujolais. Les viticulteurs en attendent un rééquilibrage du marché, par la diminution des stocks mais aussi une progression de la qualité, s'ils parviennent à supprimer les moins bonnes parcelles. Ce qui ne sera pas simple.
Erosion et dispersion. Car l'Union européenne accorde aux viticulteurs 6 300 euros par hectare de vigne supprimé, sur la base du volontariat. N'importe quel déclarant de récolte peut arracher tout ou partie de ses vignes, ce qui entraîne une suppression définitive des droits de plantation. Bruxelles n'a fixé aucune limite d'enveloppe et n'impose aucune contrainte (seules les vignes récentes ne sont pas concernées). Du coup, il existe un risque de perdre des parcelles bien exposées. L'interprofession tente donc d'encadrer l'arrachage. Son projet : obtenir du conseil général du Rhône une prime supplémentaire de 3 500 euros par hectare supprimé, ce qui permettrait aux vignerons de toucher au total près de 10 000 euros par hectare. En assortissant ses subventions de clauses plus restrictives, la mesure serait plus incitative et la collectivité pourrait en contrôler le résultat. «Nous sommes sollicités à hauteur de 10,5 millions d'euros, souligne Michel