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Libération

Les alter contestataires

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Dans un marché du travail précaire et de moins en moins syndiqué, des militants inventent des formes d'actions pour s'attirer le soutien populaire et médiatique.
publié le 5 septembre 2005 à 3h32

C'est le seul chiffre sur lequel organisations syndicales et forces de police pourront s'accorder. Celui du nombre de jours de grève... en baisse. Entre 2001 et 2003, il a été divisé par deux, passant de 30 journées non travaillées à 15 (1) pour 1 000 salariés. Le 21 juin, la CGT a lancé un mot d'ordre d'action contre les réformes sur l'emploi de Dominique de Villepin. Qui s'en souvient ? Qui y était ? Peu de poings levés : 4 000 selon la police, 25 000 d'après la CGT à Paris. Les Français auraient-ils perdu leur râleuse attitude ? En fait, le match salariés/patronat se joue aussi sur d'autres terrains que celui de la rue, par des actions originales, symboliques et souvent médiatiques.

Les syndicats auraient peu à peu perdu de leur force de rassemblement. «Ils enrôlent de moins en moins, les consignes des centrales ne fonctionnent plus, précise Thierry Lefebvre, maître de conférences à Paris-VII, chercheur sur le mouvement social et ses nouvelles formes d'action (lire page III). «Le fait que certains se retrouvent dans l'alterrevendication démontre qu'il n'y a pas forcément assez d'oreilles syndicales pour les entendre. Nous ne les connaissons pas suffisamment pour dire qu'ils sont nos alliés, mais ils ne sont pas des concurrents. Nous ne sommes pas assez nombreux à nous battre contre la misère», reconnaît François Desanti, secrétaire général de la CGT-chômeurs.

«Perdre des plumes»

En 2003, plus d'un million de personnes sont descendues dans la rue à Paris pour sauver le systèm