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Libération

Pas d'argent? Pas de local et pas d'emploi

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publié le 5 septembre 2005 à 3h32

Arezki, 37 ans, a voulu monter un projet pour les handicapés. Après un conflit

avec l'Opac, c'est lui qui se retrouve avec 300 euros par mois et des bons alimentaires.

«Je suis arrivé d'Algérie, à Bagnolet, il y a trente et un ans. Mon père était épicier. Gamin, je l'aidais souvent dans sa boutique, il me parlait de réussite, d'ascension sociale... classique. En cinquième, j'ai été orienté vers un CAP d'employé de comptabilité. Mais vingt ans plus tard, à 32 ans, je me suis lancé dans un DESS management. Cette fois, je ne voulais plus faire du business, je voulais m'engager dans un projet social, cette fameuse économie "solidaire" dont les politiques parlent sans cesse... Je voulais être utile. J'étais naïf.

«Dans ma carrière, j'avais plusieurs fois effectué des missions auprès d'associations : des crèches, des groupes d'aide aux personnes âgées. Je savais qu'elles manquaient d'outils pour gérer les ressources humaines, les relations juridiques, le budget... J'ai alors décidé de monter une entreprise de formation destinée aux associations. Sur les 10 formateurs que je prévoyais d'embaucher, 8 devaient être des salariés handicapés.

«J'ai envoyé un dossier à l'Opac, l'Office public d'aménagement et de construction de Paris, pour trouver un local. Il m'en a proposé un dans la rue Saint-Blaise, un quartier défavorisé du XXe arrondissement. Le local n'avait pas été loué pendant huit mois avant mon arrivée : l'Opac n'arrivait pas à retrouver de repreneur. Le quartier est réputé diffic