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A Saint-Menet, Nestlé entrouvre la porte à un repreneur

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Le groupe a accepté hier qu'un appel d'offres soit lancé pour le site marseillais.
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publié le 6 septembre 2005 à 3h33

Marseille de notre correspondant

Revirement réel ou tactique ? Nestlé a accepté hier qu'un appel d'offres informel soit lancé, via la chambre de commerce phocéenne, pour trouver un repreneur à son site de Saint-Menet à Marseille, qui produit café soluble et chocolat. Jusqu'ici, le n° 1 mondial de l'alimentaire s'opposait à toute reprise, au motif qu'il n'a pas l'intention de nourrir la concurrence. Mais hier, au sortir d'une table ronde à la préfecture des Bouches-du-Rhône, Jean-Pierre Carli, directeur général industriel de Nestlé France, s'est dit prêt à «céder le bâti et le foncier ainsi que des équipements, sauf les équipements stratégiques, s'il se présente, d'ici un mois, un repreneur crédible».

Prédateur. Les déclarations de Jean-Pierre Carli ont pris les syndicats de court. Le matin même, dans les Echos, il estimait «inéluctable» la fermeture du site qui perdrait, en ne fonctionnant qu'à 30 % de ses capacités, 150 000 euros par semaine. «Le seul projet alternatif, financé et viable, c'est le nôtre», indiquait-il, c'est-à-dire la fermeture avec plan social. En acceptant l'appel d'offres, Nestlé, déjà contraint par la justice de redémarrer la production, se lance-t-il dans une stratégie qu'il pense vouée à l'échec ? Sa vision n'a pas changé : selon «une analyse sans appel d'un marché en crise», aucune reprise n'est possible. «Si les Français ne consomment que 6,5 kilos de chocolat, pas de raison d'en produire 8 !» dit-on à la direction. Mais Nestlé veut prouver qu'il ne f