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Libération

Les routiers tentent de barrer l'envolée du carburant

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Le mot d'ordre de blocage a été suivi hier dans l'est et le sud de la France.
publié le 6 septembre 2005 à 3h33

Illzach envoyé spécial

Les poids lourds sont arrivés à partir de minuit. Un par un, histoire de déjouer une éventuelle surveillance policière. Au petit matin, hier, le dépôt de carburants d'Illzach (Haut-Rhin), dans la banlieue de Mulhouse, était totalement bloqué. De même à la raffinerie de Port-la-Nouvelle (Aude). Dans les dépôts de Longvic et de Dijon (Côte-d'Or), le blocus a été levé hier soir après l'ultimatum des forces de l'ordre.

Café. L'Unostra, troisième fédération des transporteurs routiers français, a lancé hier un «mot d'ordre général de blocage à durée indéterminée des dépôts pétroliers, plates-formes de distribution ou frontières» pour protester contre l'envolée des prix du carburant. A Illzach, deux semi-remorques garés de front suffisent à barrer l'accès à l'Entrepôt de pétrole de Mulhouse (EPM). Il y a là une demi-douzaine de poids lourds, quelques gendarmes, une policière des renseignements généraux et vingt transporteurs routiers qui discutent à l'ombre, près d'un muret sur lequel trônent gobelets de café et canettes de bière. L'un d'eux, ironique et amer, lâche qu'«une journée où un camion ne roule pas, c'est une journée où il ne perd pas d'argent». Venus de Franche-Comté, ils déplorent l'absence de leurs collègues du Haut-Rhin, où la Fédération nationale des transports routiers est majoritaire.

«Sur une petite boîte comme la mienne de 23 salariés, la hausse du gazole coûte 153 000 euros entre septembre 2004 et aujourd'hui. Et je ne parle même pas de l'auto